EUSEBES & MAKHIMOS
Eusebes & Makhimos sont avant tout des explorateurs, rassemblés autour d’un imagi- naire sonore et narratif commun. Avec leurs mélodies lyriques, harmonies célestes et contrepoints sophistiqués, les 7 musiciens déroulent un récit musical aux paysages changeants. Leur répertoire accorde des fondations jazz avec des formes proches du rock progressif, ajoute un soupçon de musique brésilienne et une pincée d’échappées folk. Cette alchimie abstraite mais fascinante va de pair avec l’énigmatique nom du collectif. Issue de la mythologie grecque, reprise dans Vingt Mille Lieues sous les mers, la référence touche à l’imagerie du groupe tout comme aux formes et dynamiques de ses compositions. Eusebes la pieuse, Makhimos la guerrière, les deux cités englouties sont liées dans leur dualité.
La musique du groupe crée ainsi des rencontres entre l’écriture et l’improvisation, le jazz et le rock, la tradition et la modernité, les envolées lyriques et les marches vigoureuses, les déflagrations orageuses et les ballades apaisées. Ces particuliers brassages créent l’identité singulière du projet.
Les 4 voix et la section rythmique, en deux
pôles complices et complémentaires, mènent
à bon port l’odyssée sonore.
Avec le soutien de la contrebasse et de la
batterie – deux cœurs battants indissociables
– et la guitare qui, dans une opiniâtreté sans faille, tisse un fil d’Ariane harmonique
pour l’ensemble, trompette, saxophone ténor,
flûte et voix virevoltent avec grâce, confluent
avec ardeur ou délicatesse dans des
arrangements rutilants.
Le chant expose son éloquence, maniant avec habileté le langage des bois et cuivres, tout comme celui des mots, comme dans les envoûtantes poésies Dear Elk et Esheloï.
PAUL DUVEAU: Trompettiste et compositeur, Paul Duveau s’intéresse aussi bien au jazz traditionnel qu’au jazz plus moderne. Parmi ses inspirations on peut retrouver Duke Ellington, Booker Little, tout comme Kenny Wheeler ou Tom Harrell, mais aussi dans d’autres univers des composi-teurs tels que Claude Debussy ou Ennio Morricone. Il a suivi un cursus à L’EDIM, ainsi qu’au CRD de Bourg La Reine et de Cachan, où il s’est formé auprès de Vincent Jaqcz, Laurent Coq, Eric Schultz et Carine Bonnefoy. Il a joué et écrit pour le LMPHM Big Band d’Eric Schultz, et s’est régulièrement produit avec cet orchestre, notamment au Sunset et aux Petit Joueurs.
DEIVART ACHIKHMAN: Ayant commencé la
guitare en autodidacte, avec une prédilection
pour le rock, Deivart s’initie au jazz au travers
de ses rencontres, dont celle de Paul Duveau.
L’EDIM et notamment des cours et ateliers
assurés par Vincent Jacqz et Laurent Coq
renforcent sa passion pour cette musique.
C’est également grâce à Eric Schultz, ses
cours d’harmonie, big band et atelier
d’improvisation, que Deivart a pu forger sa
technique et développer un intérêt pour
l’écriture. En 2015 il joue avec le quintet bop
Douce Amère au off du festival Jazz In
Marciac. La même année démarre Eusebes &
Makhimos, projet qui nourrit grandement sa
pratique musicale et pour lequel il a l’occasion
de composer, en collaboration avec Paul
Duveau.
À la manière d’un film, chaque composition développe une histoire, ses péripéties, ses tensions dramatiques, changements de décors et d’émotions. Les étendards renvoient tantôt à l’univers de Don Quichotte, tantôt à celui de Jules Verne. Occasion- nellement un écho montagneux appelle Ennio Morricone, puis se transforme et atterrit dans un château lugubre ou bien une forêt mystérieuse, où l’on pourrait rencontrer Joe Hisaishi.
L’univers visuel de cette équipe passion-
née se reflète également dans leur recherche
esthétique, au travers des flamboyantes illus-
trations qui parent leur album Far Away From
the Way, tout comme sur scène, où la musique
vient s’incarner en de singuliers costumes
conçus pour l’occasion. Le travail scénogra-
phique contribue à l’immersion du public,
le transporte au travers d’horizons hybrides
et surprenants.